Mois de décembre 2012: L’attente de l’Avent

Chers frères et sœurs,

Le mois de décembre oriente nos cœurs vers le mystère de l’Enfant-Dieu. Les imaginations humaines attendaient volontiers la manifestation divine sous une forme éclatante. On rêvait d’un messager céleste apparaissant sur les nuées du ciel. On désirait qu’un roi règne enfin sur le monde, qu’un guerrier puissant vienne mettre au pas toutes les violences qui défigurent notre terre d’exil.

Et voilà que c’est un tout petit Enfant, né dans une mangeoire d’animaux, qui nous est donné et offert comme Sauveur !

Le Pape Benoit XVI nous invite à nous prosterner devant la fragilité de l’Enfant-Dieu où se cache une puissance que le monde ne soupçonne pas :

« Dieu est apparu, comme un enfant. Par cela même Il s’oppose à toute violence et apporte un message qui est la paix. En ce moment où le monde est continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses manières ; où il y a toujours encore des bâtons de l’oppresseur et des manteaux roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur : « Toi, le Dieu-Fort, Tu es apparu comme un enfant et Tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’Amour vaincra. Et Tu nous as fait comprendre qu’avec Toi, nous devons être des artisans de paix. »

Nous aimons Ton être-enfant, Ta non-violence, mais nous souffrons du fait que la violence persiste dans le monde, c’est pourquoi nous Te prions aussi : Montre Ta puissance, ô Dieu ! En notre temps, dans notre monde, fais que les bâtons de l’oppresseur, les manteaux roulés dans le sang et les chaussures bruyantes des soldats soient brulées, et qu’ainsi Ta Paix triomphe dans notre monde. » (Homélie du 24 décembre 2011)

 

Un Enfant est confié à notre contemplation comme une invitation pressante à chercher les vraies valeurs du coté de l’intériorité, celle qui se cache dans la fragilité humaine… Regardons les enfants comme des icônes privilégiées de la Présence céleste cachée au plus intime de chacun de nous, même des plus déconsidérés. Quand nous blessons l’âme d’un enfant, nous atteignons directement le Cœur de Dieu :

« Les disciples s’approchèrent de Jésus et Lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; Il le plaça au milieu d’eux, et Il déclara : « Amen, je vous le dis : Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux. Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on l’engloutisse en pleine mer… Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » (St Matthieu 1, 1-9)

Ces paroles de Jésus sont une invitation adressée aux grandes personnes que nous sommes : respecter, retrouver, cultiver, soigner l’esprit d’enfance qui reste essentiel à la vérité de notre être tel qu’il est en réalité devant Dieu. Malgré toutes nos déviations et toutes les blessures qui nous ont été infligées par la vie (ou que nous nous sommes infligées a nous-mêmes), il reste, comme le dit un maître spirituel, « un peu d’or pur que l’extérieur cache ! C’est là que le Seigneur se cache. »

Puissions-nous profiter de la grâce de l’Avent, faire silence pour entendre Jésus murmurer au creux de notre oreille : « Regardes ! Ton coeur est une crèche où je viens renaître pour apporter la Paix au monde. »

Joyeux et saint Noël !

Père Philippe BLOT.mep